Etudes de l'obs

Mettre en oeuvre la gratuité : fiche N°5 / Lever les réticences à la gratuité

Article publié le mercredi 28 juil. 2021

La mise en place de la gratuité des transports en commun suscite de nombreuses interrogations, puisqu’elle change aussi bien les habitudes des techniciens et des ingénieurs de la mobilité que celles des conducteurs.

Le retour d'expérience de Dunkerque

Cette fiche s’appuie sur l’exemple dunkerquois qui est aujourd’hui le plus grand réseau gratuit français, avant le lancement de la gratuité totale du réseau dans l'agglomération de Douai en janvier 2022 et pour les habitants de la métropole de Montpellier à l’horizon 2023. Les données et éléments présentés sont issus d’une étude de l’association VIGS sur le processus de conversion à la gratuité des acteurs des organisations publiques et privées (financement ADEME).

Après l’application de la mesure, les avis des différents techniciens ont grandement évolué, le plus souvent de manière positive. La forte croissance de fréquentation et la satisfaction de proposer un service public de qualité participent à rendre fiers les acteurs de la gratuité des transports en commun.

La gratuité ne multiplie pas le risque d’incivilités

Un réseau en accès libre permet de faire découvrir à un public plus large et plus nombreux les atouts du transport en commun pour se déplacer rapidement en cœur d’agglomération. Avant le passage à la gratuité, une partie du personnel exprimait ainsi des doutes sur la hausse des problèmes à bord, comme des comportements incivils plus fréquents ou des dégradations en série. Il a été observé en retour que le “contrôle social” à bord s’est amélioré au fil de l’augmentation de la fréquentation.

Craignant aussi une perte de reconnaissance ou encore une dégradation des conditions de travail, la gratuité intensifie la plupart des inquiétudes soulevées par les équipes de terrain. Pour autant, dans le cas de la gratuité totale, la suppression de la billettique entraîne avec elle la disparition de la fraude et contribue à l'apaisement de la relation avec le voyageur.

Retrouvez les autres fiches de la série ICI

NB : L’Observatoire rappelle que ces publications relèvent d’un travail effectué à la croisée de deux projets financés par l'Ademe : le premier projet (TEES 2020), conduit en 2020 par les chercheurs de VIGS en résidence à l'AGUR, a permis d’explorer les changements de pratiques et de représentations pour les organisations publiques et privées depuis le passage à la gratuité des transports collectifs à Dunkerque. Il s’est accompagné d’un Workshop, en octobre 2020, dont les échanges (synthétisés ici) nourrissent largement ces fiches. Le second projet, porté cette fois par l’AGUR, a permis de documenter la réalité du transport gratuit dans des contextes territoriaux et financiers variés, ainsi que sur le suivi des indicateurs mis en place par l’Observatoire.

Source et réalisation : OVTG – AGUR – VIGS ; financement ADEME.